samedi 28 janvier 2012

Guillaume Constantin ou les Fantômes du Quartz

Guillaume Constantin ou les Fantômes du Quartz,
Exposition du 21 janvier au 25 février 2012 à la galerie de l'EMAP Cholet.

Au commencement, il s'agit d'une fascination.
Un développement. Ici, le langage est complexe, le choix de médiums varié. Gravats, liège d'isolation, carapace de tortue de mer…Guillaume Constantin nous perd dans un labyrinthe où chaque élément est la clé d'une idée. Le matériau est avant tout pour lui une "palette dans laquelle il puise formes et propositions".
Souvent, l'artiste emprunte à Roger Caillois écrivain et sociologue certains textes concernant l'observation minérale et plus précisément celle du quartz. Comme un leitmotiv, la pierre fascine l'artiste tant par la zone de mystère qui l'entoure que par sa forme et sa composition complexe…Une trace du passé.
Dans la galerie, nous nous retrouvons face à divers objets sans liens visibles. Au sol, un damier de carton, sert de support à une multitude de petits éléments plus ou moins identifiables (peigne finement ciselé fait de bois ou d'os, pierres brutes…) Rapidement, on se sent comme plongé dans un cabinet de curiosités…Au centre de cette installation se dresse, majestueusement moderne, en contraste total, un écran, sur lequel défilent des images : reproductions picturales, photos de lieux, ou de personnes…  Archives de l'artiste semble-t-il… Souvenirs
Plus loin s'élève une large structure blanche et lisse. Difficile d'en définir la composition, elle pourrait être de plastique ou d'émail, soutenue par de fins tasseaux de bois, elle semble fragile comme le verre. Pendant un instant, on est tenté de tendre la main, de l'effleurer.
En réalité, il s'agit du patron d'un vêtement du XIXe revisité, devenant sculpture rigide et légère de polystyrène. Dans la pièce précédente, le revêtement du sol  n'est autre qu'une reproduction de carrelage ancien réalisé en adhésif.
Constantin, joue avec nos perceptions, nous berne.
Passé, présent, futur, vrai, faux s'enroulent, et se nouent inextricablement.
Nous avancions, dans le silence, parmi les objets, parmi les souvenirs, parmi les traces, les fantômes du Quartz.


Normand Sarah.