dimanche 17 février 2013

Malik Nejmi, photographe du 17/01 au 17/02 à L'Atelier, Nantes




Malik Nejmi, photographe du 17/01 au 17/02 à L'Atelier, Nantes

         De belles couleurs et de beaux sujets, résumerait parfaitement cette exposition, si ce n'est que ça n'est qu'un aspect superficiel du travail présenté par l'artiste.
En entrant on tombe nez à nez avec cette photographie qui donne immédiatement une idée d’ouverture et de voyage.
Que l'on commence par la droite ou la gauche nous entrons à la découverte d'un pays, d'une histoire et de ses protagonistes. Au milieu se trouve le sujet le plus douloureux pour l'œil et l'esprit, c'est pourtant là que l'on reste le plus longtemps.

         Enfants Tabous d'Afrique occupe une grande partie de l’exposition. Nejmi nous raconte l’histoire de ces handicapés laissés à l'abandon ou assassinés à la naissance.
Le texte principal est extrêmement touchant et effrayant, il aborde un sujet difficile avec des mots pourtant simples.
La phrase "En Afrique, quand naît un enfant c'est toute la société qui est autour de cet enfant. Quand naît un enfant handicapé, c'est toute la société qui se détache de ses devoirs envers cet enfant. " de Ferdinand Diemme Orthoprothésiste à Bamako, située sur un cartel au début du sujet est probablement celle qui m’a le plus émue et révoltée.

         L'accrochage en général est assez épuré, simple sans être simpliste, ce qui permet une bonne lecture des photos qu’elles soient en patchwork de petits formats ou alignées et de grandes tailles, la lumière est agréable et permet une bonne visualisation des photos.
Les cartels qui sont souvent des témoignages s’associent parfaitement aux œuvres laissant le spectateur déchiré.
Les photos se succèdent, l'œil est happé par des images dures, c'est un documentaire poignant que nous offre Nejmi.

C’est une découverte macabre mais terriblement belle, nous sentir coupables d'apprécier ces photos.

Louise Horvat




La Rose Blanche (Die Weisse Rose)



La Rose Blanche (Die Weisse Rose)
Janvier-Février 2013
Opéra Nantes-Angers

Livret de Udo Zimmermann
Mise en scène de Stephan Grögler
avec
Elizabeth Bailey (Sophie Scholl)
Armando Noguera (Hans Scholl)


La Rose Blanche, c'est une histoire vraie, c'est aussi un livre (Inge Scholl) et un opéra de chambre (Udo Zimmermann).
Mais c'est aussi un groupe de résistants allemands, des étudiants et enfin l'amour de la liberté entre un frère et une sœur (Hans et Sophie Scholl).
Toutes ces qualifications aboutissent à une poésie simple qui remet en question notre perception.
L'opéra de Nantes nous propose une version contemporaine de "La Rose Blanche" avec le livret d’Udo Zimmermann et la mise en scène de Stephan Grögler.
Dès l'ouverture le ton est donné, nous ne sommes pas dans une narration descriptive de la seconde guerre mondiale mais dans la dernière scène d'un film d'horreur quelques heures avant l'exécution des deux derniers témoins Hans et Sophie Scholl. La musique en témoigne, tantôt lyrique, tantôt dissonante et percutante qui s'apparente un peu à l'œuvre de Chaya Czernowin (cf l’opéra «Zaide Adama»).
La mise en scène ne nous donne aucune indication sur l'espace temps.
Il nous est donné à voir un plateau sous forme de terrain vague le tout coupé par un mur.
Tout au long de la pièce, les deux chanteurs Elizabeth Bailey et Armando Noguera resteront sur scène, ce qui fait preuve d'une performance vocale et physique impressionnante. Cette présence nous montre un enfermement métaphorique puisque le décor se limite à un seul mur et non à quatre murs comme les réelles situations de détention.
On assiste aux dernières heures de Hans et Sophie, où leur foi, leur peur et leurs convictions transparaissent au moyen de la poésie

"Des abîmes s’ouvrent sous mes pas,
une nuit noire enveloppe
mon coeur en quête de cette vie,
et pourtant je me lance dans cet abîme."
Hans Scholl

La qualité la plus remarquable de cette adaptation est l'absence de trucages, de superficialité. Pas de costumes typés 1940-45, les scènes violentes sont suggérées par la lumière et non par des figurants. La musique de Zimmermann accompagne les chants des deux jeunes condamnés et nous rend presque acteurs par ses dissonances inattendues.
On comprend alors que Hans et Sophie sont des héros de la résistance mais surtout des héros atemporels qui montrent que penser c'est résister.
"Nous ne nous taisons pas, nous sommes votre mauvaise conscience; la Rose Blanche ne vous laisse aucun repos !"
(extrait programme) la rose blanche).


Céleste Richard Zimmermann








Malik Nejmi, photographe, à l'Atelier



Malik Nejmi, photographe, à l'Atelier du 17 janvier au 17 février 2013, exposition organisée par Nantes Afrique pour l’Art contemporain. 1, rue de Chateaubriand,  Nantes


Malik Nejmi, photographe


Une salle sur ma droite. Enfilade de photographies, de témoignages. Malik Nejmi met en scène son attachement à son pays, le Maroc, à sa famille, son malaise. Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à percevoir ce qui vibre, pourquoi ai-je la sensation d'avoir déjà vu ces images quelque part auparavant ? L'impression plastique est néanmoins intéressante de part les cadrages, et plus spécialement les jeux de lumière qui en découlent. Puis je passe à une salle dans laquelle se trouve un ensemble de photographies d'enfants. Taboo Child. Quête d'une esthétique à travers une jeunesse dont la déficience, mentale ou physique, donne à ces clichés un poids lourd à porter. Mais bien plus que la (re)présentation d'un sujet douloureux, aussi bien sur le plan psychologique que social, ce que l'on voit c'est la couleur. Malik Nejmi possède un regard dans lequel la chromie tient une place primordiale. Dans les dortoirs ces enfants sous des moustiquaires prennent des allures fantomatiques. Et l'on se concentre sur un rendu plastique, non plus sur la réalité des choses, aussi douloureuse soit-elle, que le photographe a voulu mettre en exergue. Je finis par me dire que cette réalité, les enjeux dont il est question dans l'exposition, lassent. Aussi radical que cela puisse paraître, ces sujets, certes universels, tournent en boucle, informent, sont dénoncés, mais sans que quelqu'un se mouille réellement. Parce que oui, on reçoit cette exposition comme un travail photographique documentaire. Un reportage, d'une grande qualité plastique, mais que l'on aurait déjà visionné. Alors j'imagine un vernissage. Un amas de soi-disant curieux de l'art, des érudits autour d'un buffet. J'imagine un trentenaire influent, un verre à la main, un toast dans l'autre, à contempler la misère en pensant à ce qu'il va se préparer pour le dîner qui approche.
Un travail dont l'honnêteté ne peut être remise en cause, mais dont le contexte dessert un intérêt engagé.


Carole Mousset
                                                                          






































 
Malik Nejmi, El Maghreb, série #1