jeudi 11 avril 2013

Clément Laigle


Clément Laigle. Contre.
Tripode, Espace diderot, Rezé. 

 L’immensité de la salle Tripode (Rezé) aux murs noirs et à l’éclairage inexistant confronte le spectateur à la «nuit». Elle est lieu d’un abîme qui peut être source d’une sensation d’enfermement ou au contraire d’une ouverture vers ce qui n’a pas de limites, pas de murs visibles.
L’artiste propose une œuvre qui est rassurante. Une structure en bois brut d’une quinzaine de mètres - qui pourrait être l’ossature d’une grange - invite à s’assoir. Des néons nous font prendre conscience de la taille de cet espace. Le toucher de ce bois brut est familier, il me rappelle des moments passés en campagne loin de tout ce qui est dé-matérialisé. Je suis comme libéré de ma «routine» quotidienne qui peut parfois paraître emprisonnante.
Cependant il y a aussi une sensation d’enfermement dans le travail de Clément Laigle. Il ne laisse presque pas de place pour déambuler autour de cette «installation» alors on se sent invité à passer en-dessous. Une fois à l’intérieur, la lumière froide des néons n’a rien d’éclairant : elle dissimule la hauteur du lieu par son éblouissement. On se sent enfermé aussi par un jeu d’entre-deux : ce travail est l’illusion d’un abri car il n’y a ni toit ni mur, l’illusion d’une structure fondatrice car il n’est le fondement que de lui même....
Il me semble que l’artiste aurait voulu que son travail fasse appel à une ouverture vers l’extérieur, vers ce qui n’a pas de limites. Impossible pour moi de faire ces rapprochements tant le mode d’expression choisi s’affirme et laisse peu de place à une évasion nocturne.

Mathieu 

mardi 9 avril 2013

The Museum Of Everything



The Museum Of Everything, Exhibition #1.1
Au Chalet Society





Un musée ambulant installé dans une ancienne école catholique présente un raz-de-marée d'artistes non découverts, involontaires et spontanés.
Dans les couloirs, les escaliers, les vieilles salles de classe ou de douche se bouscule un tas d'œuvres uniques.
Une balade entre différents genres et idéologies.
On passe de Willem Van Gank qui portait des manteaux en cuir pour se protéger de ses pulsions sexuelles, à des reproductions de manèges miniatures, aux diatribes religieuses sur panneaux de bois du Révérend Jesse Howard.
Un mélange entre des guitares, des machines à guérir d'Emery Blagden aux peintures étranges d'Henry Darger.
Il y en a partout.
On s'en prend plein la tête.
Et ça fait du bien.





Lila Séjourné


Marie Laurencin


Marie Laurencin au Musée Marmottan,


L'exposition réunit, sous le commissariat de Daniel Marchesseau, quatre-vingt-douze oeuvres (soixante-douze peintures et vingt aquarelles) principalement de sa meilleure période 1905-1935.
L'exposition démarre avec un portrait, celui d'une femme.
Les couleurs chair sont laissées de coté au profit de gris colorés.
Je fus surpris de voir qu'une artiste proche de peintre fauviste tels que Derain ou Vlaminck use de couleurs essentiellement pastels. En effet d'un côté la spontanéité de ces peintres qui posaient leurs couleurs directement sorties du tube et de l'autre l'élégance d'une femme qui joue des gris afin de nous faire voir les qualités de la couleur de manière beaucoup plus subtile.
Les premiers portraits réalisés aux côtés de Braque sont assez classiques mais très vite l'artiste bascule vers le style qu'on lui connaît.
Durant son exil en Espagne Marie Laurencin découvre Goya. On ressent dans les productions de cette période d'exil une certaine solitude, une noirceur. Les tableaux se limitent à quelques détails, une femme, un chat dans des espaces clos.
A son retour Marie Laurencin reprend une peinture plus colorée, elle peint ses amies en extérieur.
A partir des années 20 certaines de ses images sont beaucoup plus composées, saturées. Les gris colorés font place à de grandes forêts vertes. L'esprit est coincé ne laissant plus aucune part à l'imagination. Ces tableaux sont trop aboutis.
On comprend l’intérêt que portaient les mécènes japonais, M. Takano et son fils M. Yoshizawa.
On ressort de l'exposition avec une seule envie, celle de partir pour Tokyo et pouvoir profiter pleinement de l'intégralité de l'œuvre de Marie Laurencin au musée qui lui est dédié.

Victor Rondot

Mircea Cantor


Mircea Cantor
                                                                   Centre Pompidou 3 octobre 2012- 7 janvier 2013

            C’est un artiste que j'adore et qui a eu une place fondamentale dans ma décision de déménager en France, afin d’étudier son travail. Il a eu le prix Marcel Duchamp 2011 et il était étudiant à l’école des beaux-arts de Nantes. Depuis 1999, il crée des travaux épurés, poétiques, sociaux, et métaphysiques. Il joue avec beaucoup de mediums : l'installation, la sculpture, le dessin, la video, la photo. C’est un artiste visuel connu pour son approche subtile des questions de la société contemporaine. Il souhaite bâtir une œuvre universelle. Né en 1977 en Roumanie, et même si son travail n’est pas centré sur ses origines, il dit de ses travaux que c’est important de « vivre et travailler sur la terre », et évoque la nécessité d'incertitude.

            Beaucoup de choses sont très intéressantes dans son travail, mais une œuvre est plus remarquable à mes yeux : la vidéo "Deeparture". Cette œuvre était diffusée sur grand écran au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Un cerf et un loup sont enfermés ensemble dans un environnement blanc immaculé, et il en résulte une tension très palpable, car ils ne se touchent pas. La vidéo est assez ambiguë, c’est au spectateur de donner du sens. Pendant les deux minutes de la projection, j’ai l’impression d’avoir des idées trop fixes, d’être fermée d’esprit. En effet, j’aurais pensé que le loup mangerait forcément le cerf si ils étaient dans la même pièce. Or ce n’est pas le cas, le loup n’a pas faim.
Tout cela m’évoque l’avidité humaine, j’ai l’impression que ce sont comme les gens qui ont envie d’avoir quelque chose dont ils n’ont pas besoin.

            Ses travaux récents sont : Don't judge, filter, shoot / Sic transit gloria mundi / Wind orchestra / Epic fountain. L'exposition est articulée autour de quatre pièces emblématiques. Ce qui m’intéresse le plus c’est « Sic transit gloria mundi ».

            D’entrée, on arrive à la rencontre d’un très grand écran vidéo disposé au fond de la salle. Dans une vidéo, une femme est au milieu d’un cercle de gens, habillée d’une toge. Les autres personnages sont très diversifiés, c’est cosmopolite. Ils ont les bras tendus, des mendiants sans visage. Elle leur donne des mèches de dynamite en marchant. Dans leurs mains les mèches commencent à brûler et le feu passe par des gens. C’est l’aire du baptême. Comme renaître par le baptême. J’ai l’impression qu’ils quémandent l’épuration. La forme de cercle nous fait penser à la transmigration. Ainsi, en voyant le feu, je peux imaginer le phénix renaissant de ses cendres. En totalité, ils sont calmes. La lumière sur la vidéo est comme le soleil du paradis. C’est pourquoi je voudrais y être ou rester devant l’écran de la video en situation d’émotion.

JaeHee Shin

Diana Michener


Diana Michener à la Maison Européenne de la Photographie, Paris jusqu’au 7 avril 2013 .


On se trouve ici face à une exposition qui invite à pénétrer dans l’intimité du couple.  Corps dénudés, enlacés, couple aimant ou êtres délaissés perdus dans un espace vide.
Le corps, crûment dévoilé, surpris dans son intimité arraché à son contexte agrandi et offert aux regards de tous. Un thème vu et revu et qui subitement avait cessé de me déranger ou de m’interpeller pour tout simplement me lasser ou même parfois m’agacer. Et pourtant je me trouve ici prise au dépourvu par la douceur et le calme qui émanent de ces photographies. La fragilité du corps ou l’intrusion dans l’intimité sont ici dépouillées de toute agressivité. Le corps qui pourtant est l’élément central du travail de Diana Michener est parfois presque totalement privé de son identité devenant une forme lumineuse immobile et abstraite. Jeux d’ombre cadrage serré, importance du grain, flou et tout à coup photo plus lisible, plus nette le corps redevient corps, certaines images sont alors soudainement plus troublantes que si on y avait été confronté directement et individuellement.
Cet accrochage ainsi que la taille des clichés permet une immersion totale et directe ce qui amplifie la portée des images et rend cette exposition d’autant plus marquante.

Weill Camille

LAPS de Latifa Echakhch


LAPS  de Latifa Echakhch
Exposition au MAC, Lyon du 15 février au 15 avril 2013.

J’ai fait un voyage.
Dans quatre pièces,
J’ai déambulé d’installations en installations.
Vide de transitions.
Où se tenaient les joueurs de cartes,
Des blocs de pierre.
Leurs rumeurs résonnent sur des toiles circulaires.
Où était-ce ?
Dans mes souvenirs où ceux de quelqu’un d’autre,
Le son d’un accordéon fantomatique.
Des chaussures réunies.
Il me reste d’une fête d’enfant quelques costumes diaphanes.
Des clichés de végétations dialoguent avec leurs solitudes.
Je suis déjà passée par ce sentier sous le soleil,
Je tente de demander mon chemin à de sombres pierres de lithographies.
Elles restent silencieuses.
J’interromps une assemblée de chapeaux melons.
Dans un miroir concave, je suis renseignée,
Je suis perdue.
Une histoire me revient...

Natacha Mercurio-Jeudy

Clément LAIGLE


Clément LAIGLE

CONTRE. « Je me suis donné toute la vie pour réfléchir au suicide »
Exposition du 23 février au 23 mars 2013

à TRIPODE
26 rue du Plessis de la Musse
44100 Nantes

Une salle noire sans lumière.

Un long rectangle en bois apparaît. C'est brut, sans pitié.

Des mobiles sur lesquels on s'assoit contrastent avec la violence des néons qui font part de cette sculpture-installation autonome.

            « CONTRE. » est belle et parfaite, on peut tout y voir : minimalisme, catwalk, haras, jardin. Dedans, dehors, on se promène, on erre. On discute, on rit, on réfléchit. On médite, on s'imagine.
C'est un lieu sans vie qui a besoin d'action pour exister.

            L'artiste arrive « il faut pas trop parler de son œuvre » dit-il.
« Pour être artiste il faut insister, même si on a pas d'argent. Par exemple j'ai rien gagné en 2012 de ma production mais en 2011 j'avais réussi à subsister... Et cette pièce, si je la vends 21 000 euros avec les impôts, les charges et tout ça j'en aurais que 4000 pour moi... Par contre à mon âge, on peut plus faire comme vous, boire des bières jusqu'à cinq heures du matin et être tranquille le lendemain. C'est la cuite assurée.... Oui j'ai déjà pensé à prendre des assistants, mais j'avoue, la dernière fois que j'l'ai fait comme il pleuvait, j'étais là avec le parapluie à dire aux mecs 'plus par ci plus par là', au final j'ai attrapé la crève... Puis quand on travaille seul c'est pas comme à votre âge, on se fait deux semaines de muscu, sinon on peut se casser quelque chose ! »
 « La pièce ? Alors oui le bois... ouais j'aime bien, puis je sais pas... Et non j'ai pas du tout eu envie de jouer avec l'interaction... J'ai mes propres idées sur mon taf mais ça sert à rien de vous l'dire. Puis si c'est pas accessible tant pis pour ceux qui ratent ! »
           
            C'est vrai je suis d'accord avec lui, il ne faut mieux pas laisser certains artistes parler de leur œuvre, surtout quand ils refusent d'y être confrontés.
Pour autant je l'aime bien cet endroit. Et j'aurais préféré ne pas avoir eu à rencontrer le créateur, pour ne garder que le souvenir de cet espace irréel rempli de fantasmes à moi, et à tout le monde.

Amarante Villepelet

mercredi 3 avril 2013

http://artviftv.free.fr/axelpahlavi.html


Axel Pahlavi… car je suis malade d’amour.
Galerie de la Marine.  59, quai des Etats- Unis. Nice (06)
2 mars- 2 juin 2013
Organisée par la ville de Nice, avec le réseau BOTOX[x] art contemporain.

 « Avec Florence, j’ai confiance. Au fond, je ne fais que peindre cet instant partagé. Déguisée comme ci ou comme ça, c’est elle qui compte. Avec elle, c’est l’aurore d’après la nuit »
Florence. C’est une femme. Sa femme donc. Soumise. Torturée. Seule. Triste. Manipulée. Une marionnette. Je le vois ainsi. C’est la dualité de la vie et la mort. La souffrance. L’attente. Le divin. Elle pose.
« Le suicide d’Olympia », « Encore », « La morgue flottante », « L’amour plus fort que la mort », « Mon âme », « Fleur de sang », « Envahis mon cœur d’amour ce soir », « Car je suis malade » …
15 tableaux. Seulement d’elle, et toujours elle. Le regard grave. Déguisée. Clown. Albator. Héroïne de Polar. Enceinte. En sang.
… car je suis malade d’amour.
Résultat d’un amour halluciné. Axel Pahlavi est fou. Fou d’amour pour cette femme.
La Vierge. Le Christ. Une croix. Du sang. C’est un croyant. Ses tableaux sont une confession. Le sujet ne change jamais. Florence est toujours là.
« Jusqu’où peut aller l’amour ? » me demande G. le galeriste.
« Il risque de la tuer. » A.
A l’image de ses peintures réalistes, qui choquent, questionnent, peinent, Pahlavi nous montre comment l’amour peut rendre fou un homme. Comment il joue avec cette femme. Une mise en scène terrible.
« Son regard met mal à l’aise. Son ventre encore plus. On imagine toutes sortes de scénario. Viol. Coups. Humiliation. On dirait que Pahlavi peint le résultat de c(s)es crimes. Qu’il les met ensuite en scène et les fige en peinture. » A.
« Elle a peut-être peur. Ou bien elle aime ça. Elle l’aime. » G.
« … » A.







PROUZET Anaïs

BRIAC LEPRÊTRE


BRIAC LEPRÊTRE, Bungalow Royal


            Dans un immeuble où les murs blancs ont des motifs du XIXème siècle, nous pouvons observer dans plusieurs pièces, des sculptures, une plante, une vidéo, et des aquarelles.
            Dans un décalage avec le contexte, Briac Leprêtre, me montre une nouvelle perception de l'habitat, et des éléments banals et désuets de notre quotidien. C'est en jouant sur l'apparition et la disparition du geste de construction de l'artiste, que Briac Leprêtre dupe le spectateur grâce à la taille, la mise en scène et le détournement de l'objet. Il bouscule notre compréhension de l'objet et de ses origines.
            C'est donc avec un travail du regard, qu'il fait ressentir sa volonté de critiquer, la fainéantise de notre société actuelle. Qu’elle soit dans la recherche d'un confort constant sans effort, ou dans la réflexion sur l'environnement qui nous entoure.
            La simplicité et la délicatesse des œuvres me mènent directement à la compréhension du discours de Briac Leprêtre, mais j'ai le sentiment d'être enfermé, et de ne pas avoir la possibilité de voir autre chose que ce qu'il veut montrer.
            Je sors de cette exposition en ne sachant pas ce que j'ai réellement ressenti, mais il m’a rappelé qu'il est important de se tenir éveillé au monde, la poésie est bien présente.

IGOR PORTE

Sous influence


Sous influence, artistes sous psychotropes.
Exposition à la Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert.
Du 15 Février au 19 Mai 2013.

SUJET
MALTRAITÉ
ARTISTES
DE CHOIX
ŒUVRES
SÉDUCTRICES
PRÉSENTATION
INNOCENTE
CHEMINEMENT
THÉORIQUE :
MICHAUX ÉPATE
COCTEAU RÊVE
IMPERTINENT ARTAUD
CRUEL MEXIQUE
JAPON A POINT
HABITUDE
HANS BELLMER
GOLDIN A NUE.
GRANDS ABSENTS
SCÈNOGRAPHE.
CLASSIFICATION
HOSPITALIÈRE
HIST MALADE
FILLOU NOYE
PROMENADE DES
« CAMÉS »
LA DÉSINVOLTURE
EN TROP.




Killian HUBERT & Margot SEIGNEURIE.