mercredi 26 mars 2014

DAVID LYNCH SMALL STORIES


DAVID LYNCHSMALL STORIES


Du 15.01.2014-16.03.2014
Maison Européenne de la Photographie
5/7 Rue de Fourcy - 75004 Paris


COMMISSAIRES D’EXPOSITION
Patrice Forest, Jean-Luc Monterosso, Pierre Passebon

Exposition coproduite avec la Galerie Item, Paris.



L’artiste annonce la couleur dès l’entrée  de son exposition. L’expérience sera mystérieuse, fantastique, noire comme le reste de son univers… David Lynch ne dévoilera rien. 
L’intitulé de l’exposition, Small Stories à été décidé en dernière minute et parait d’une affolante banalité. C’est une commande de la Maison européenne de la photographie qui nous est présentée, rassemblant une quarantaine de photographies noir et blanc réalisées pour l’occasion. Ces images sont toutes de même format, présentées aux murs de la façon la plus académique qu’il soit. 
L’atmosphère du cinéaste/plasticien/musicien se déploie au fil des salles, un arrière goût de Mulholland Drive à certains instants mais avant tout des images dont le procédé de réalisation est impossible à deceller,  jeux de flous? montages? collages? captures d’écran? photographies hybrides. 
Le spectateur dans sa déambulation garde un immense pouvoir d’imagination, d’interprétation, de réflexion, aucun guide ne lui sera imposé. Cette exposition est d’une simplicité, d’une légèreté qui dérange, comme un atelier d’image avec des décors, des essais scénographiques. Serviront-elles dans un futur film? Derrière le personnage Lynch, le visiteur s’attend à être submergé par une exposition hors norme, spectaculaire et troublante mais ici, c’est la capacité à mettre en scène notre propre univers qui est en jeu. Un voyage intérieur est attendu pour apprécier ces Small Stories. 

Capucine Lageat/ Lucie Payoux





 Interior #1 © David Lynch.   
Galerie Item Paris


Head # 15  © David Lynch  
Galerie Item Paris  



Interior #11 © David Lynch 

Galerie Item, Paris

mardi 25 mars 2014

Faire la mort avec toi

Titre de l’exposition : Faire la mort avec toi
Artistes exposés : Anne-James Chaton, Jean-François Courtilat, Béatrice Dacher, Sarah Derat, Thierry Froger, Michel Gerson, David Lihard, Florence Paradeis, Sébastien Pons, Stéphanie Thidet et Brigitte Zieger
Commissaire de l’exposition : Jean François Courtilat
Lieu : L’atelier, 1 rue de Chateaubriand - 44000 Nantes - Du 07 Janvier au 02 Février 2014



    Pour cette exposition collective se sont rassemblés une dizaine d’artistes contemporains, onze pour être précis, travaillant en relation étroite avec le corps humain et la mort.

C’est une exposition très hétérogène malgré cette thématique récurrente. Les moyens d’expressions et de représentations sont variés (broderies, vidéos, installations, sculptures, peintures). Attention aux mélanges indigestes. Dans cet ensemble j’ai retenu l’artiste David Lihard et ses « Landscakes ». C’est donc sur ces créations que je vais développer.
    Appétissants lors d’une première approche, ils évoquent en réalité de véritables paysages aux allures de nature dévastée, figés et empâtés dans des gâteaux de silicone. Notre attention est détournée en premier lieu sur les décorations et fioritures grotesques (et pourtant minutieuses, parfaitement réalisées). Puis on y découvre la garniture. C'est-à-dire les détails de paysages morbides empattés dans les indigestes condiments de silicone.
    La déambulation du spectateur et son point de vue physique joue un rôle primordial. A une certaine distance,  on ne reconnaît que l’emballage, le « gros gâteaux vif en couleur », la crème de la crème. C’est un dessert très connoté et ancré dans les mœurs. On le sent lourd comme le poids du monde, autant qu’il y pèserait dans l’estomac.
    C’est en s’approchant que l’artiste nous dévoile cette ambiance de forêt noire. Dévastée, elle inspire un pessimisme profond et l’angoisse d’un futur bancal et incertain.  Le tout contenu dans un glaçage parfaitement découpé à la manière d’un massicot, ou d’objets d’usines sortis en série.
    C’est sans doute la société de consommation que David Lihard souhaite remettre en question. Il met paradoxalement en relation le décor, la crème, l’illusion, puis leurs conséquences sur l’évolution d’une société en devenir pleine de questionnement.


Clara Kucoyanis


http://www.wik-nantes.fr/nantes/1/expo/faire-la-mort-avec-toi










Landscakes - Résine, acrylique et matériaux divers


lundi 24 mars 2014

Histoires de Fantômes au Palais de Tokyo

GEORGES DIDI-HUBERMAN ET ARNO GISINGER
En collaboration avec le Fresnoy, Studio national des arts contemporains.
Palais de Tokyo, 14/02/2014 – 07/09/2014



Contemplée depuis une coursive à la ligne serpentine, la scénographie de l'exposition de Georges Didi Huberman et Arno Gisinger, premier volet de la programmation « l'état du Ciel » du Palais de Tokyo, est pensée pour que l'on s'y perde. Milles mètres carrés pour un hommage à la planche 42 de l'atlas Mnémosyne d' Aby Warburg, consacré à la lamentation.  La division horizontale de l'espace permet un certain recul, un « survol » de ces images en mouvement qui tapissent le sol de la salle. Le principe d'atlas iconographique d'Aby Warburg, comme une banque d'images de l'inconscient collectif, est ici appliqué pour la transmission d'une mémoire historique.
En effet, à quoi serviraient les média audiovisuels si ce n'est pour transmettre - des images passées, des lieux communs et impressions rétiniennes, universelles et anecdotiques. Ici, des vidéos et photographies empruntées à l'histoire de l'art choisies par les commissaires. Ce tapis d'images présentées au sol, donc, semble être un moyen de nous faire plonger, tout en nous imposant une distance, dans une marée de réminiscences paléochrétiennes, moyen-orientales, actuelles, politiques, sacrées ou rituelles. On voit que ces films ont en commun la douleur, la passion, on lit plus tard qu'ils parlent d'énergie, l'énergie que les morts subtilisent aux vivants. Ce thème, des pleureuses grecques, des servantes peintes en offrandes sur les parois d'un mastaba, aux Pietà antiques et modernes, ce thème à l'origine de l'art est l'essence de la tragédie humaine.
Entre association d'idée et structure mentale, c'est donc de « sensible » qu'il est question ici, où s'entrechoquent la banalité dérisoire du tragique et l'universalité de l'histoire personnelle, et ces fantômes d'images, vestiges de l'humanité, creusent le lit d'un fleuve, espère-t-on, encore vivace.  



Bérénice Golmann Pupponi



Interview à propos de l'exposition :




Jun Nguyen-Hatsushiba à l'Espace Ecureuil (Toulouse)

Jun Nguyen-Hatsushiba
Artiste plasticien japonais vietnamien née en 1968 à Tokyo, il grandit dans ces deux pays, étudie à Chicago puis retourne s’installer au Viêt-Nam.


Exposition du 30 janvier au 22 mars
A la Fondation d’entreprise Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées
3 Place du Capitole 3100 Toulouse
Exposition en partenariat avec le festival Made in Asia dans le cadre de l’année du Viêt-Nam en France.
En passage rapide à Toulouse, tiens si j’allais voir ce qu’il se passe ici, hum les Abattoirs un samedi après-midi, c’est un coup à se retrouver assaillie par une foule composée d’adolescents traînés de force par leurs parents, d’enfants bruyants et de groupe de touristes maniaques de la photographie. Non décidemment ce n’est pas une bonne idée. Je choisis donc de me diriger vers la Place du Capitole et donc l’espace Ecureuil. Quand je rentre dans la galerie, elle est comme à son habitude calme et juste assez peuplée pour qu’on ne se sente pas mal à l’aise. A ma gauche, le mur de brique a été garni de petites figurines, je ne les vois pas tout de suite, puis en m’approchant un peu je remarque tout ce petit peuple, qui posé sur les lignes de brique, semble opérer un flux migratoire. Sur le mur d’en face, huit écrans passent des vidéos de l’artiste en train de courir, dans différents endroits, à la campagne, à la ville. Cela me rappelle Richard Long qui marque le sol par ses pas, ou encore Francis Alÿs qui tout en marchant laisse derrière lui un filet de peinture. Ici Jun Nguyen-Hatsushiba marque son passage sur des cartes (son parcours repéré au GPS est ensuite inscrit sur des cartes) que l’on découvre dans la suite de l’exposition (images projetées parfois animées ou impressions grand format). Sur l’une d’elles le trajet de l’artiste forme une grande feuille, sur une autre un microscope. Une projection de cartes attire mon attention, sur celle-ci il n’a pas couru seul, d’autres personnes se sont jointes à son projet, le parcours de chaque personne dessinant ainsi une fleur de Sakura sur le plan de la ville japonaise Yokohama. Le projet, qui est en cours, s’intitule « Breathing is free : 12,756.3 ». L’artiste a donc décidé de courir l’équivalent du diamètre de la terre, qui mesure donc 12 756,3 Km. Cette action, chargée de signification, lourde en métaphore est donc restituée dans cette exposition par le biais de différents moyens. Je finis de faire le tour de la galerie, le sous-sol, comme souvent est plongé dans l’obscurité et sont projetées des vidéos renvoyant aux origines de l’artiste.
Jun Nguyen-Hatsushiba est donc un artiste qui bouge, qui se déplace, qui va vers où je ne sais pas, qui fuit peut-être. Il nous livre ici un travail poétique, rattaché au réel, mais également à son propre monde, qui nous renvoie au monde contemporain, mais aussi aux traditions ancestrales du Japon et du Viêt-Nam.


Rebecca Vinesse

Jun Nguyen-Hatsushiba « Mur de figurines »




Jun Nguyen-Hatsushiba « Breathing is free : 12,756.3 »




Jun Nguyen-Hatsushiba « Breathing is free : 12,756.3 »



Haroon Mirza au Grand Café


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Exposition Haroon Mirza : Random Access Recall

Grand Café – St Nazaire
Du 1 février au 4 mai 2014

Haroon Mirza sculpte le son. Dans ses installations au Grand Café de Saint Nazaire, il s’adresse à tous les sens. De nombreux objets du quotidien, des meubles en bois des années 50, du matériel électronique, des LED aveuglants, des écrans et des projections, sont mis en relation pour créer un espace sonore et visuel complexe à l’intérieur duquel le spectateur déambule et s’étonne. Trois pièces, trois œuvres qui saisissent le visiteur dès son entrée. Les sollicitations sont multiples : des fragments de musiques pop, house, techno, en boucle sont amplifiés et les sons semblent venir des objets qui sont détournés de leur fonction initiale. Sonorités actuelles et musique du passé cohabitent dans le même espace. Les rythmes sont visuels, sonores et mélangent la référence à l’histoire du lieu et un single d’Acid House. Mirza créé un langage singulier fondé sur l’utilisation de matériaux hétéroclites : câbles, amplificateurs, objets design, lumières… Architecture dans l’architecture, l’artiste recrée des espaces dans le lieu d’exposition où le son et la lumière se diffusent avec la même intensité. Des cimaises tendues transversalement, nous font passer dans l’envers du décor. Le désordre apparent est en réalité une organisation ciselée. Les surfaces des sols, des murs et des plafonds attirent le regard par tous les détails qui composent l’ensemble. Haroon Mirza ne raconte pas d’histoires mais il sollicite et excite nos sens. Ses références sont multiples, il associe l’Orient et l’Occident, comme l’image et le son.

L’ambiance tamisée rappelle celle des clubs, en écho avec l’histoire du café qui à l’origine faisait salle de bal. En état d’éveil sonore et visuel, le spectateur est constamment attiré par l’éclat des lumières et les battements sourds et stridents.

La partition en trois temps de l’exposition mérite la répétition.

Lou VILLAPADIERNA


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À Cheval

A Cheval, Entre design graphique et art contemporain
Akroe, Guillaumit, Hell’O Monsters, Cody Hudson, La Boca, Geoff Mc Fetridge –
L’Atelier - 1 rue de Chateaubriand  44000 Nantes –
Exposition du 11 février au 9 mars 2014.


À cheval


À cheval entre la sculpture
Et ce décor simple et pur,
D’arbres, similaires de matière.
Mais d’apparat, parfois changeant.


À cheval entre dessin, l’illustration,
Entre rêve et cauchemar, fascination infantile.
Sur bois, ces détails minutieux, incroyables,
Mais, je passe vite à autre chose.


À Cheval oui.


À Cheval, le titre de l’expo, je l’avais deviné.
Mais il est sujet,
À cheval sur le numérique,
C’est magique, fantastique,
Je rêve,
Je m’assieds face au papier peint vivant.
Je me laisse envoûter, hypnotiser,
Je n’arrive pas à le quitter,
du GIF, du VJing, une peinture numérique, psychédélique…


À Cheval oui.


À cheval sur l’installation,
Je marche dessus, oh ! Pardon,
Ces tâches, formes, masses, m’intriguent et me troublent,
Tapis ? typo ? Sans m’en rendre compte, j’outrepasse.


À Cheval oui.


À cheval sur la peinture,
Connotations, cadres et sous verre,
Carte postale de musée ?
Mais non ! Un tableau ! Juste plus doux et plus mature.


À Cheval oui.


Il faut que je me laisse emporter,
Le créatif est artiste, il faut bouger.
À cheval entre design et art contemporain, on me l’a dit,
C’était beau, mais je l’aurais vu...



Chloé Malaise & Josselin Thoby






La Boca




Hell’O Monsters




Guillaumit




Geoff McFetridge

Masculin/Masculin

Masculin / Masculin. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours. 
Au musée d'Orsay.
Du 24 septembre 2013 au 12 janvier 2014.

Commissariat
Guy Cogeval, président de l'Etablissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie
Ophélie Ferlier, conservateur sculptures au musée d'Orsay
Xavier Rey, conservateur peintures au musée d'Orsay
Ulrich Pohlmann, directeur de la collection photographique du Stadtmuseum Munich
Tobias G. Natter, directeur du Leopold Museum de Vienne
L'exposition est organisée par le musée d'Orsay en collaboration avec le Leopold Museum de Vienne
Lien sur le site du musée d'Orsay :
 HYPERLINK "http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/masculin-masculin" http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/masculin-masculin

Le musée d'Orsay nous laisse entrevoir l'évolution de la représentation du nu masculin durant deux siècles. Que retenons-nous de cette exposition ? 

D'abord commençons par les néo-classiques. Ceux-ci sont parsemés d’œuvres kitschs à souhait de Pierre et Gilles. Il semble que leur ambivalent idéal transgressé nous emmène à une forte distanciation du Beau de la section. Pierre et Gilles donnent un filtre de kitschitude aux peintures qui les entourent et cela fait quelque peu mal aux yeux. Notons cependant la discrète et pertinente présence de Mimesi de Gulio Paolini.

Constatons ensuite le déplacement du Beau dans le champ dela photographie. Les mises en scènes néo-classiques se mêlent ainsi aux surréalistes et au puissant Muybridge. 
La peinture quand à elle est passée du Beau au dissemblant avec Schiele, Freud et Bacon. Le corps change ainsi radicalement de valeur durant la première moitié du 20e siècle.

Enfin, un constat sociologique saute aux yeux : la majorité des artistes présents (et les meilleurs) à partir des années quarante sont homosexuels. Comme si, chez l'artiste, le désir idéal avait laissé place à un désir empathique qui ne permettrait pas aux hétérosexuels de trouver une inspiration dans ce genre antique.

Une chose est sûre, c'est que chacun a dû y trouver son compte dans cette exposition,... sauf peut être les militants de la manif pour tous !


Antoine Perroteau et Yoojung Lee







Mimesi, 1975-76 Giulio Paolini


Lutte de deux hommes nus, 1887, Eadweard Muybridge



Sans titre, Egon Schiele, 1915.





Sunbather, 1967, David Hockney