lundi 24 mars 2014

Jun Nguyen-Hatsushiba à l'Espace Ecureuil (Toulouse)

Jun Nguyen-Hatsushiba
Artiste plasticien japonais vietnamien née en 1968 à Tokyo, il grandit dans ces deux pays, étudie à Chicago puis retourne s’installer au Viêt-Nam.


Exposition du 30 janvier au 22 mars
A la Fondation d’entreprise Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées
3 Place du Capitole 3100 Toulouse
Exposition en partenariat avec le festival Made in Asia dans le cadre de l’année du Viêt-Nam en France.
En passage rapide à Toulouse, tiens si j’allais voir ce qu’il se passe ici, hum les Abattoirs un samedi après-midi, c’est un coup à se retrouver assaillie par une foule composée d’adolescents traînés de force par leurs parents, d’enfants bruyants et de groupe de touristes maniaques de la photographie. Non décidemment ce n’est pas une bonne idée. Je choisis donc de me diriger vers la Place du Capitole et donc l’espace Ecureuil. Quand je rentre dans la galerie, elle est comme à son habitude calme et juste assez peuplée pour qu’on ne se sente pas mal à l’aise. A ma gauche, le mur de brique a été garni de petites figurines, je ne les vois pas tout de suite, puis en m’approchant un peu je remarque tout ce petit peuple, qui posé sur les lignes de brique, semble opérer un flux migratoire. Sur le mur d’en face, huit écrans passent des vidéos de l’artiste en train de courir, dans différents endroits, à la campagne, à la ville. Cela me rappelle Richard Long qui marque le sol par ses pas, ou encore Francis Alÿs qui tout en marchant laisse derrière lui un filet de peinture. Ici Jun Nguyen-Hatsushiba marque son passage sur des cartes (son parcours repéré au GPS est ensuite inscrit sur des cartes) que l’on découvre dans la suite de l’exposition (images projetées parfois animées ou impressions grand format). Sur l’une d’elles le trajet de l’artiste forme une grande feuille, sur une autre un microscope. Une projection de cartes attire mon attention, sur celle-ci il n’a pas couru seul, d’autres personnes se sont jointes à son projet, le parcours de chaque personne dessinant ainsi une fleur de Sakura sur le plan de la ville japonaise Yokohama. Le projet, qui est en cours, s’intitule « Breathing is free : 12,756.3 ». L’artiste a donc décidé de courir l’équivalent du diamètre de la terre, qui mesure donc 12 756,3 Km. Cette action, chargée de signification, lourde en métaphore est donc restituée dans cette exposition par le biais de différents moyens. Je finis de faire le tour de la galerie, le sous-sol, comme souvent est plongé dans l’obscurité et sont projetées des vidéos renvoyant aux origines de l’artiste.
Jun Nguyen-Hatsushiba est donc un artiste qui bouge, qui se déplace, qui va vers où je ne sais pas, qui fuit peut-être. Il nous livre ici un travail poétique, rattaché au réel, mais également à son propre monde, qui nous renvoie au monde contemporain, mais aussi aux traditions ancestrales du Japon et du Viêt-Nam.


Rebecca Vinesse

Jun Nguyen-Hatsushiba « Mur de figurines »




Jun Nguyen-Hatsushiba « Breathing is free : 12,756.3 »




Jun Nguyen-Hatsushiba « Breathing is free : 12,756.3 »



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