vendredi 10 mars 2017

Abraham Poincheval au Palais de Tokyo

Abraham Poincheval au Palais de Tokyo (13, avenue du Président Wilson 75116 Paris)

Exposition du 03/02/2017 au 08/05/2017
Commissaire : Adélaïde Blanc

Quelques jours après sa sortie de Pierre je me suis rendue à l'exposition d'Abraham Poincheval. Tous les témoins de ses performances étaient dissimulés dans les espaces du palais de Tokyo, des œuvres où Abraham Poincheval a vécu pendant plusieurs jours. L'artiste est un explorateur, ces performances sont des voyages qui engagent tout le corps. Parmi ces sculptures habitables se trouvait Pierre, un rocher ou l'artiste a tenté d'habiter pendant une semaine (du 22 février au 1er mars) approfondissant son expérimentation de l'isolement, de l’enfermement et du temps. Ce rocher a été sculpté selon la morphologie d'Abraham Poincheval. Dans cette pierre se trouvait le nécessaire à sa survie : de l'eau, de la soupe ainsi que quelques objets personnels (livres, lampe frontale...). Après et avant la performance, la pierre est présentée ouverte et les visiteurs ont la possibilité de se placer à l'intérieur, chose que j'ai moi-même fait : le simple fait de s’asseoir dans cette pierre est assez angoissant. En effet, la pierre est à quelques centimètres du visage, c'est très oppressant je n'ose même pas imaginer lorsque la pierre est fermée et qu'il est impossible de bouger (claustrophobes s'abstenir). Lors de sa performance, Abraham Poincheval était filmé 24/24 h, les visiteurs avait donc la possibilité de suivre la vie l'artiste à l’intérieur de ce rocher et de lui parler à travers celui-ci.

Derrière ce rocher, se trouve un espace où se déroulera une autre performance de l'artiste : il va tenter de couver des œufs jusqu'à leur éclosion. Pour la première fois, Abraham Poincheval va se confronter au monde vivant (contrairement à sa performance dans un ours dénaturalisé). En se substituant à l'animal, il va vivre le temps de la gestation allant de 21 à 26 jours. Durant cette performance, il se trouvera à l’intérieur d'un cube de plexiglas et sera couvert d'un manteau traditionnel coréen réalisé par l'artiste Seulgi Lee.
Rendez-vous donc le 29 mars au palais de Tokyo pour le début de sa performance.

« Je conçois le temps [de mes performances] comme un voyage terrestre intérieur. Ma démarche est de savoir par moi-même ce qu'il en est du monde, un peu à la manière du Candide de Voltaire. »
Abraham Poincheval


Anne-Sophie Varennes


Pour plus d'informations : www.palaisdetokyo.com

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