mardi 14 mars 2017

"Icones de l'art moderne, la collection Chtchoukine" et performance "Récital" - Fondation Louis Vuitton

Dans le cadre de l’exposition « Icônes de l’art moderne, La collection Chtchoukine » sous le commissariat général d’Anne Baldassari
Du 22 octobre 2016 au 5 mars 2017
Récital, une performance de François Chaignaud
Le 16 et 17 février 2017
8 Avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris


D’abord, cette rencontre avec un lieu nouveau à l’architecture moderne, aérée, colorée. S’ensuit une découverte par l’intérieur du bâtiment. Parsemées dans différentes salles sur quatre étages, la disposition des œuvres de la collection amène la déambulation et la circulation entre art moderne et contemporain.
À la sortie d’une salle, je me souviens avoir été surprise par un cartel signifiant un travail in situ de Daniel Buren : L’observatoire de la lumière (2016). Ce dialogue permanent entre la création contemporaine, les pièces de la collection Chtchoukine et ce lieu d’exposition provoque chez moi une expérience nouvelle.



Venue observer une collection d’œuvres du XXème, me voilà à la fois spectatrice et décor d’une performance. Sans le savoir, je me suis rendue à la Fondation Louis Vuitton l’un des deux seuls jours pendant lesquels le danseur François Chaignaud performait dans le « Salon Rose, Henri Matisse ».
Quand j’entre dans la salle devenue salon, il m’est impossible d’en sortir avant la fin de la proposition ; et je constate que le nombre de places face à la « scène » est limité. Après avoir pris place dans l’espace réservé aux spectateurs, une voix me dit qu’il est possible de visualiser la performance dans le confort du sofa faisant partie du décor.
« Aux premières loges », installée entre un couple et mon père, s’ensuit une arrivée à capella, du danseur devenu chanteur. Récital m’apparaît comme nécessitant un temps de pause : la performance se tient parmi l’impressionnant ensemble de Matisse et y fait directement référence. François Chaignaud porte un costume inspiré des drapés de l’Atelier du peintre (l’Atelier Rose) et danse entouré par Les Capucines à « La Danse II » d’Henri Matisse. Accompagné par le pianiste Adriano Spampanato, François Chaignaud chante un texte de Baudelaire sur une musique de Debussy. Interprète plusieurs chorégraphies datant des années 1900 par Isadora Duncan, accompagné par le musicien jouant du Brahms.



Dans l’immensité de la collection exposée à la Fondation Louis Vuitton invitant à la déambulation et à la circulation entre les œuvres et les langages, cette demi-heure pleine de poésie, d’harmonie musicale et corporelle me fait vivre une expérience spatio-temporelle insolite.
Le contexte et sa proximité me frappent : Vous êtes vous déjà, en l’espace d’un instant, retrouvé à la fois spectateur, réel décor d’un salon pensé par Matisse et assez proche d’un danseur au point d’entendre son souffle ?




Clara Kientzy

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