lundi 6 mars 2017

Performance de Taro Izumi - Palais de Tokyo

Performance de Taro Izumi (exposition personnelle du 23/2/2017 au 8/5/2017)
Palais de Tokyo, Paris


En traversant la porte d'entrée du Palais de Tokyo il était impossible de ne pas remarquer l'immense queue, qui se dirigeait vers le personnel du musée. Nous étions nombreux et très excités à l'idée de participer à la performance de Taro Izumi. Des habits nous été distribués ainsi que des bonnets et des chaussures avec des trous à la place des semelles. Le directeur artistique nous a rapidement expliqué ce que nous devions faire dans la performance, mais en demandant en quoi elle consistait réellement, personne n'était capable de nous répondre. La seule personne qui en était vraiment capable était l'artiste, un personnage assez bizarre avec pleins de contradictions. Il travaille sur l'absurde, mais c'est un homme qui ne rigole jamais. Avec un comportement qu'on peut appeler d’infantile, il boude lorsque son équipe travaille mal et à côté de cela, il semble bien aimer sa position de supérieur qui traite ses inférieurs comme bon lui semble.

Mis à part le contexte dans lequel nous devions travailler, la performance était une expérience hors du commun. Une plateforme surrélevée a été construite dans la grande salle d'exposition. Des trous circulaires ont été faits, pour que nous puissions rentrer nos jambes à l'intérieur. Nous avions enfilé au préalable les chaussures, distribuées au début de la journée, de telle sorte, que les chaussures soient fixées sur nos mollets au niveau de la plateforme. Nous étions des nains et les vêtement trop courts que nous avions reçus, mettaient en valeur notre petite taille. Les bonnets sur nos têtes avaient pour but de descendre jusqu'à notre visage pour recouvrir nos yeux et de ce fait, nous rendre aveugles.

Autour de nous, d'autres participants faisaient tomber des fruits et lorsqu'ils chutaient par terre, un son d'assiette cassée était diffusé. Nous devions, les yeux fermés, nous tourner dans la direction d'où provenait le son, pendant plus d'une quinzaine de minutes. Exercice qui paraît simple, mais totalement inconfortable et douloureux sur la longue durée.
La performance en soit était très enrichissante, mais ce qui nous a plus marqué, c'était de voir comment une performance d'une telle envergure se prépare. Voir comment une oeuvre présente dans un musée, qui, dans ce cas rappelons le, est un musée très fréquenté, est mise en place, démystifie totalement sa valeur. Une grande partie de la performance a été décidée sur le tas, en fonction du nombre de participants et des conditions présentes sur le moment. Ce qui est le plus impressionnant c'est de voir cet aspect chaotique disparaître lors du vernissage, où tout à l'air très professionnel et travaillé jusqu'au dernier détail.
Si nous devions résumer notre expérience, on comparerait la performance à une pièce de théâtre. On a l'habitude de la voir se dérouler des gradins, en tant que spectateur. Cette fois ci, on était dans les coulisses de la pièce.

Natalia Jachowicz et Magdalena Noster

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